ALTLINSTER

Altlinster et ses origines celtiques Altlinster a été fondée par les Celtes. Le toponyme «Altlinster» est d’origine celtique et se compose des mots «al», qui signifie «bosquet» ou «élévation», «lin» qui signifie «lac» ou «étang» et «steran» qui signifie «ruisseau» ou «plan d’eau». Plus tard, «Alinsteran» devint Altlinster. Le village se trouvait autrefois sur la droite des rives de l’Ernz. À l’est, où s’étend aujourd’hui une large cuvette, se trouvait un lac peu profond jusqu’à la fin du Moyen Âge. C’est ici, dans la vallée de l’Ernz Blanche (Arantia), qu’était établie une importante colonie celto-trévire. L’homme d’église, professeur, géologue et historien Nicolas Wies (1817-1879), originaire d’Altlinster, a dénombré 6 endroits dans les environs d’Altlinster où la présence de fermes celtiques est avérée. Le refuge celtique de «Beddelsteen» près de Burglinster, le tombeau gallo-romain sur la «Härdgeslay» et le site dédié au culte celtique de Freylay à l’est d’Altlinster témoignent eux aussi de la présence d’un bassin de population important. Après la conquête de la Gaule par les légions romaines de Jules César, les administrateurs romains restés sur les lieux ont apparemment préféré consacrer leurs efforts à la fondation de Lincera (l’actuelle Junglinster) qu’à la colonie d’Altlinster. Selon le pasteur et historien Eugen Medinger, une école de gladiateurs romains (Ludus) devait se trouver à Altlinster au cours de cette période. On a également retrouvé un certain nombre d’artefacts romains et de pièces de monnaie de différentes époques à Altlinster et dans ses environs. Altlinster sous la domination des seigneurs de Linster Pendant les invasions barbares de 375 à 568 après J.C., les Francs saliens traversèrent la Moselle et la rivière Our à la recherche de nouvelles terres de peuplement. Altlinster fut l’un des premiers bassins de peuplement de notre pays. Les Gallo-Romains indigènes furent évincés ou assimilés par les Francs belliqueux. Le chef des Schaar, qui s’était établi en ces lieux, construisit sa ferme fortifiée dans le Brühl, au milieu d’un lac peu profond. Cette ferme fortifiée fut ensuite agrandie et renforcée à la manière d’un château fort au cours des siècles suivants, conformément aux besoins militaires. Le château était relié à la colonie d’Altlinster par un chemin de rondins. Plus loin, un pont de pierre sur l’Ernz menait aux hameaux environnants. Le château fut habité jusqu’à la fin du Moyen Âge. Les notables franconiens servirent leur roi au cours de ses nombreuses campagnes militaires. Ils en furent récompensés par des terres. Dans notre région, les terres sont tombées entre les mains de l’abbaye d’Echternach par un acte de donation d’un noble franc nommé Adalinus conclu avec l’abbé Karlomann vers 877. Après l’invasion des Normands vers 892, le roi allemand Arnulf de Carinthie fit don de marchandises d’Echternach à plus de 30 seigneurs luxembourgeois, y compris le seigneur du château d’Altlinster. C’est ainsi que les seigneurs de Lincera, qui étaient alors propriétaires du château, ont commencé à régner sur des domaines considérables. Malheureusement, il existe peu de traces qui documentent l’histoire de la première lignée des seigneurs de Linster. Cependant, un document de 1201 montre qu’ils détenaient des biens, entre autres à Esch-sur-Sûre, Heiderscheid et Feulen. Certains membres de cette lignée ont été inhumés dans l’ancienne chapelle d’Altlinster. Le seul membre de cette famille mentionné dans un document, un certain Hendrik van der Awen, fut enterré dans l’ancienne église paroissiale de Junglinster en 1007. Le château d’Altlinster servit de résidence aux seigneurs de Linster jusqu’au XIIIè siècle. Ce n’est que vers 1230 (la date exacte n’est pas connue), sous Beatrice von Chiny, la maîtresse des lieux, et son époux en secondes noces, Dietrich von der Fentsch, que le château fut abandonné par les seigneurs de Linster. Il fut alors remplacé par le nouveau complexe du château de Burglinster. Le château fut ensuite habité par des partisans des seigneurs de Linster jusqu’au XVIIIè siècle avant de tomber en ruines. les travaux réalisés pour le projet de voie ferrée de Junglinster à Larochette eurent raison des derniers vestiges du château. La chapelle Mentionnée pour la première fois en 1570, la chapelle fut construite avant cette date, puis rénovée à plusieurs reprises au fil des ans. La voûte nervurée du chœur, de style gothique tardif, date du XVIe siècle. Sainte Cécile en est la sainte patronne. Autrefois, les gens se rendaient en pélerinage à Altlinster pour les fêtes de sainte Irmina, sainte Odilia et saint Hubertus. La chapelle et ses fresques doivent probablement leur réalisation aux seigneurs de Linster. Les villageois ont toujours été trop pauvres pour s’offrir un tel bâtiment. Selon Nicolas Wies, il s’agissait de la seule église restante au Luxembourg construite selon les anciennes règles catholiques romaines et les réglementations haut-allemandes. Construite sur un talus artificiel, elle se trouvait encore à l’ouest de la colonie lors de son édification. À droite de la porte d’entrée, on discerne une pierre tombale dans la nef. Malheureusement, l’inscription n’est plus lisible. Cependant, on peut supposer qu’il s’agit de la dernière demeure des proches des seigneurs de Linster. La Härtsgelay À l’est d’Altlinster, facilement accessible via le sentier de randonnée J 19 (Härdgespaad avec point de départ à Godbrange à côté de l’église), on trouve d’anciens lieux de culte celtiques et néolytiques: la Härtgeslay avec ses deux figures colossales, qu’un propriétaire gallo-romain avait fait tailler dans un rocher en guise de tombe, et la Freylay, lieu de culte et de rassemblement celtique. Mentionné pour la première fois dans un document en 960, ce lieu est évoqué par Victor Hugo dans son roman de 1862-1865 : «L’Homme qui rit». De nombreuses roches avec des traces de frottement révèlent une activité cultuelle préhistorique abondante. Altlinster du Moyen Âge à nos jours La loi du 28 juin 1911 prévoyait la construction d’une ligne de chemin de fer vicinal de 12 km pour relier la gare de Junglinster à Larochette à travers la pittoresque Vallée de l’Ernz. Une gare devait être construite sur la route de Godbrange à Altlinster, qui ne comptait que 150 habitants à l’époque. Ce tronçon devait relier la gare de Junglinster à la ligne secondaire Larochette-Cruchten. Le tracé et l’infrastructure étaient presque terminés lorsque la Première Guerre mondiale éclata et mit fin au projet. Comme les fonds nécessaires à l’achèvement des travaux faisaient défaut après la guerre, la construction de ce tronçon fut suspendue. Une piste cyclable moderne fut ensuite aménagée sur la majeure partie de l’ancien itinéraire. Au cours de ces travaux, le lit de l’Ernz Blanche fut remis dans son état d’origine. Entre-temps, la vallée est redevenue un biotope naturel précieux. Les vaches paissent désormais sur ce qui reste de la voie ferrée. Aujourd’hui, Altlinster est un village tranquille qui n’a rien perdu de son charme bucolique. [Armoiries des seigneurs de Linster] ADMINISTRATION COMMUNALE DE JUNGLINSTER TÉL.: 78 72 72 1 SERVICE TOURISTIQUE
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